Orgue Nelson Hall de l’église paroissiale Notre-Dame de Penvénan
L’édifice
Église Notre-Dame de Penvénan :
L’église paroissiale de Penvénan, placée sous l’invocation de Notre-Dame, a été totalement reconstruite dans le courant de l’année 1837, à l’emplacement d’un édifice précédent, détruit par un ouragan le 25 mars 1836 : la fureur des vents ayant eu raison du clocher, celui-ci, en s’écroulant, avait en effet « entrainé dans sa chute la plus grande partie du bâtiment ». En réalité, depuis son utilisation comme atelier de production de salpêtre sous la Révolution, l’ancienne église Saint-Pierre était déjà en très mauvais état, malgré d’importants travaux de rénovation réalisés en 1808.
Les plans de l’église actuelle, dressés « selon les règles de l’architecture toscane » (sic), sont dus au Sieur Lopès, ancien géomètre au service du cadastre devenu architecte et entrepreneur à Lannion, à qui l’on doit également l’église de Trédarzec et l’ancienne mairie-école de Perros-Guirec. Présentant un édifice « vraiment monumental, élégant et régulier », ce projet est approuvé par le Conseil municipal le 20 août 1836. Il est rapidement mis en œuvre par l’entrepreneur penvénannais Charles Kerleau, « homme intelligent et capable de diriger les travaux » qui, par la suite, œuvrera à la reconstruction de nombreuses autres églises du Trégor (Pleumeur-Bodou, Hengoat, Pédernec, Pluzunet, Mantallot, Berhet… etc.). La reconstruction est finalement achevée au printemps 1838.
(Texte de Mr Thierry Hamon)
L’instrument
L’orgue du facteur anglais Nelson Hall, construit en 1858, est installé dans le bas-côté sud de l’église depuis novembre 2015. Cet instrument a fait l’objet d’un atelier participatif d’octobre 2013 à octobre 2015 à Tréguier.
C’est l’instrument le plus important instrument construit par ce jeune facteur, à la demande du pasteur John Baron.
Bien qu’habitant alors la ville voisine de Warminster, dans le Wiltshire, on continue de nommer les orgues de Nelson Hall des “Upton Scudamore organs”.
Ecouter l’orgue :
Extrait de la bénédiction du 22 novembre 2015 (Père Guillaume Caous, Loïc Le Griguer (orgue solo), Psalette de Tréguier dirigée par Gildas Pungier et accompagnée par Marie-Françoise Nihoul) :
Identité du propriétaire :
La paroisse de Penvénan
Composition
Au clavier (56 notes) Pédale (30 notes)
Open Diapason 8 (Montre 8p) Bass 16 (une octave)
Principal 4 (Prestant 4 p)
Fifteen 15 (Doublette)
Stopped Diapason 8 (Bourdon 8 p) Tirasse
Twelfth 12 (Quinte) Octave aigue
Protection de cet instrument :
non classé.
Le buffet
L’orgue présente 3 façades de tuyaux peints.
Sur la façade principale : l’Hermine des Seiz Breur, encadrée par la date de création de l’orgue, 1858, et la date de son arrivée à Penvénan : 2015.
Les couleurs utilisées sont les 2 bleus des retables de l’église.
Un peu d’histoire :
L’église d’Upton Scudamore fut le théâtre d’une expérience unique dans la construction d’orgues qui eut une certaine influence sur les facteurs d’orgue de l’époque victorienne.
Au moment de la restauration de l’église, en 1855, John Baron, le pasteur, se trouva dans l’impossibilité d’offrir un orgue à sa paroisse, et imagina un petit orgue comprenant seulement un clavier manuel, pas de pédalier, sur le modèle des orgues du Moyen-âge. Il demanda à Nelson Hall, un facteur d’orgues vivant dans le village, de construire cet instrument, et G. E. Street, l’architecte de la restauration de l’église, d’en dessiner le Buffet.
L’idée fut reprise par d’autres églises à la fois pour son prix modique mais aussi pour le peu de place occupée par l’instrument. Nelson Hall s’en alla bientôt à Warminster, et fournit en orgue des églises situées dans plusieurs contrées du pays jusqu’à sa mort en 1862. Beaucoup de “Scudamore organ” comme John Baron les appelait, furent construits par la suite par Henri willis, le célèbre facteur d’orgue londonien.
Sources documentaires :
– John Baron (voir plus haut) développa ses idées sur l’orgue et son utilisation paroissiale dans un ouvrage : “Scudamore organs, or, Practical hints respecting organs for village”
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